1. |
Divagations
03:47
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Divagations…
Le soleil qui frappe la vitre
M’est tout à fait étranger.
D’ailleurs, ces vers n’ont pas de titre,
Car ils ne cessent de m’échapper.
Ces paysages m’appartiennent
Pour une seconde si fugitive
Qu’à peine je les possède, et déjà je peine ;
En moi, je balance et salive.
Je ris de peur, je meurs de toi,
Je sens mon esprit qui déraille !
Grimper d’en haut, plonger d’en bas,
M’endormir en travers des rails
Vecteurs d’un amour aussi brutal
Qu’un attentat à la bombe
Dans une gare, un aéroport, ou même un hôpital,
Ou même que la nuit qui tombe.
Enfin, voilà, je suis dans le train,
En attendant d’être en retard.
Je divague sur tout, et surtout sur rien ;
Je t’écris de nulle part.
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2. |
Eole
05:28
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Eole
La nuit tombe
Des âmes s’envolent
Et retombent
À la manière d’Eole
Tu cavales
Comme une folle à lier
Une cymbale
Résonne sous tes pieds
Des âmes tombent
La nuit s’envole
Et retombe
À la manière d’Eole
Sous les balles
Tu fuis, désemparée
Loin de ce bal
Le bal des déterrés
Délicieux souvenir
Que le chant de la lyre
D’Apollon qui gémit
À en faire pâlir
Les Bacchantes d’été
Qui se pâment à mourir
Viens t-en par ici
Petite fleur de lys
Et dis moi ton nom
Ne me le cache pas
Etends toi dans mes bras
Et laisse toi aller
Tu y trouveras
Le repos que tu as tant cherché.
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3. |
Paranoïaque
06:48
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Paranoïaque
J’fais des rêves bizarres
Où j’te vois courir
Loin de moi, je te vois t’enfuir
À toutes jambes, transpercer l’blizzard
Pour aller t’offrir
À l’inconnu qui a une sale gueule
Et au connu, qui est pas plus beau ;
J’te vois courir vers lui,
Et m’laisser tout seul
Avec mon mal de dos.
Sans rire, parfois, j’voudrais vous y voir,
Coincés dans un type comme moi,
Accroché aux parois du miroir.
Dehors, il fait trop froid…
Avoir tout l’temps
La tête en vrac
Ca doit être fatigant
Moi, j’suis seulement
Paranoïaque.
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4. |
Les Créatures
06:11
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Les Créatures
Elles ont rêvé,
Elles ont crié,
Elles ont pleuré,
Elles ont tué
Les âmes des hommes,
Les Créatures…
Les Créatures de feu
Les Créatures de Dieu
Les Créatures de feu
Les Créatures de nos aïeux
Au marché sous la lune,
Ont accouru ce soir
Les voyageurs des dunes
Qui rêvent leurs histoires
À voix basse sous la pluie
Qui ne vient jamais ;
À voix haute dans leurs lits
Qui, la nuit, se saignaient.
Elles ont nagé,
Elles ont volé,
Elles ont rampé,
Elles ont aimé
Les vies de nos morts,
Les Créatures…
Ils naissaient des morts
Ils brûlaient les corps
Ils jetaient les sorts d’alors
Vomissures sacrées
Larmes de macchabées
Rêves sous la douce pluie d’été…
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5. |
Les Plaines
04:28
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Les Plaines
Ecoutez les cloches qui résonnent
Ecoutez les seigneurs qui raisonnent
Gravez vos épitaphes,
Vos noms et paraphes :
« Ci gît le dernier des calligraphes »,
Dans les Plaines de la Mort.
L’orage nous les avait annoncés ;
Le bruit circulaient qu’ils s’unissaient,
Ces farouches guerriers,
Par le vent poussés
Si loin de leurs femmes, toutes restées
Dans les Plaines de la Mort.
On y trouvait de l’or et des diamants ;
On n’y trouve plus que des squelettes vidés de leur sang,
Qui courent après l’orage
Pour capturer le feu,
Oui, l’ancien feu des sages
Qui se promène dans leurs yeux
D’enfants.
Leur terre leur avait donné trois jeunes garçons :
Ils étaient forts, beaux, et fiers, mais ils manquaient de compassion.
Les plaines furent en feu ;
Pour les femmes, on fut en noir.
Il n’en reste pas un seul d’entre eux
Pour raconter les histoires
D’antan,
Dans les Plaines de la Mort.
Leurs armures étaient en violet,
Et leurs femmes étaient violées
Par les chiens de la nuit
Qui courent le long de l’ennui,
Et dont on entend toujours les cris,
Dans les Plaines de la Mort.
C’était un peuple fier, et brave, et courageux !
Ils ont peut-être trop cherché à enflammer les cieux.
Ils y sont parvenus,
Alors, les dieux, pleins de haine,
Les leur ont fait tomber dessus.
Ô grand peuple des Plaines de la Mort !
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6. |
La Ville Morte
10:44
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La Ville Morte
La Ville Morte
Est mourante.
La ville, en quelque sorte,
Est souffrante.
La ville de nos ancêtres
Est destinée à renaître.
Le doux phénix
En survola
Le doux shérif
Et l’arrosa
De sa bienveillance.
La Ville Morte
Tient ses gens
Prisonniers derrière des portes
D’or et d’argent.
La colère du peuple gronde ;
Chez les rois, les hécatombes
S’amoncellent,
Et se creusent
La cervelle :
Minute heureuse
De démence !
Les nuits de la ville
Sont plongées dans la terreur
Et la nuit !
Là-bas, l’eau du Nil
S’est changée en pleurs
À vie !
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