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Passages

by Eyao

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1.
Sais-tu ? 03:26
Sais tu que les pauvres, un jour Auront droit à un trésor ? On dit qu'en leurs coeurs, des femmes Y auraient trouvé de l'or. On raconte souvent Des légendes, des histoires Qu'on répète aux enfants Et puis qu'on n'ose croire Qu'entre deux terreurs nocturnes, Ou entre deux rêves diurnes, Ou même entre deux Clignements d'yeux. Si un jour, l'un d'entre eux Se réveille, choqué De voir pleurer les cieux Le jour du départ arrivé, Au creux de quelle étreinte Ira t-il se reposer ? Dans quels draps faut-il qu'on s'éreinte Pour ne plus s'épuiser ? Et si cet homme se perd en mer, Qui pleurera son amour ? Qui ira voir sous la Terre Au péril de ses jours ? Mon amour, M'entends-tu seulement ? Chaque jour, Je fige le temps.
2.
Les cailloux de l'adolescence Roulaient sous les augures D'une longue existence Sans la moindre fêlure. À l'été, les enfants Jouaient sous des bois fleuris. Ecoute, tu entends Le sourire d'un ami ? Des pluies de pierre Coulent de dessous mes paupières ; Si elles ont un goût trop amer, Je les enterre Dans des palais de mystères. Je n'ai rien d'autre à offrir En échange de ta dépouille Que la promesse d'en rire Quand mon regard se brouille. Oh, tu rêves sous les cailloux ; Repose en paix mon frère ! Jolie quinte d'atouts Pour quitter ce désert.
3.
Cette prose, mon hiver Je te la dédie Ce que n'osent ni rose, ni vers Ni glose, mon coeur l'écrit. Je le sais, je n'impose Que des maux et des mais. Mais en mai, en moi, ne s'arrosent Que les rosées à jamais. Pourquoi partir si tôt Si ce n'est pour revenir ? Pourquoi serrer comme aux chevaux, Pourquoi seller en un étau Le mors des souvenirs ? Dis le moi, si j'abuse Des proses doucereuses, Mais je me languis, ma muse, De tes prières amoureuses ! Je baiserai mille automnes S'il faut voir naître autant d'hivers, Pour le faire taire, ce vieil hiver qui tonne, Et le renvoyer sous terre. Le miroir, magicien, Nous révélait des trésors Qu'on enfouissait au matin Dans le creux de quelques accords. Pour toujours, je conserve Le fruit de ses réflexions Tout près de mon coeur en minerve, Alors, je berce de ta voix le son.
4.
Sur la lune 07:50
On a marché sur la lune. T'as entendu ça, toi aussi ? La Reine y a fait des petits ; Pourtant, il n'y en avait qu'une. Le soleil s'est fait trop étroit Pour y loger nos ambitions, Nos crimes, ou bien nos illusions ; Certaines s'y trouvent encore, je crois. On a marché sur la lune. Les peines s'y font moins indiscrètes. Vont-ils, dans une grotte secrète, Devoir y déchiffrer les runes D'antiques peuples, d'anciens palais ? L'histoire des civilisations luniennes Doit-elle passer avant la mienne ? Nos peuples sont-ils à l'arrêt ? C'est un spectacle époustouflant, Ces petits êtres qui s'agitent ! Dommage que ça aille aussi vite ! Peut-être n'avaient-ils pas le temps... Sous cette clarté qui nous illune, Que tous les frères et toutes les soeurs Se donnent la main et chantent en choeur : Trois hommes ont marché sur la lune !
5.
Fil d'Ariane 05:37
Les rivières et la mer Ont fui leurs lits pailletés. Les larmes de l’hiver, Des déserts argentés, Ont pu prendre congés. Où sont donc les geysers, Sources de ces étés Qui coulent dans nos artères ? Le bruit des vagues T’a réveillé J’ai cru te voir pleurer. Le temps élague Notre impiété, Mais jamais les péchés. J’ai pu tenir debout Et ne pas me noyer En dépit des remous Qu’on a du traverser. Et si ta peau frissonne, Et si le coeur s’emballe, N’oublie pas, ô madone, Mon berceau sépulcral ! Je me retrouve Dans les absinthes Des antiques labyrinthes ; Que l’on m’éprouve, En filigrane, Tu es mon fil d’Ariane.
6.
Le chant des fous Se fait entendre. Moi qui suis saoûl, Je me laisse éprendre Par le charme De ces clameurs ; Et ces couleurs, Oh, quel vacarme ! Je ne sens plus la douleur, J'ai le coeur en feu. Je n'entends plus la douleur Qui résonne à mes yeux. Du fond des rues, De ces remous, On y dissout Les anges déchus. Ils ont pillé jusqu'à nos sacrifices ! Ils ont violé nos femmes et pris leurs fils ! Ils ont moqué les voix de nos prophètes ! Ils ont tourné nos fêtes en disettes ! Ô toi, parterre d'esclaves, Qui danse à peine ! N'oublie pas ton cadavre Aux pâle veines. Tu oses Dans ta fièvre, Du bout des lèvres Un air morose. J'adresse cette lettre À l'Espérance, Qu'elle brandisse son sceptre Devant les diables rances ! Ils ne sont qu'hommes À l'oeil sombre ; Ils sont les ombres Des palais de Sodome. Ils font un monde d'un autodafé, Et des faux dieux de mensonges ratifiés ! Ce nouveau siècle, chantons le à tue-tête ! Et qu'on l'entende de derrière les planètes !
7.
Reliques 09:38
Les étoiles des espaces financiers Marquées de tous côtés Par un air inversé Y a comme une odeur de brûlé Où sont-ils réfugiés Ceux des serments prêtés ? Sur qui ont-ils juré Les yeux bandés ? Ô Reliques ! Comme vous me manquez ! Ô Seigneur ! Encore combien à errer ? Y a t-il encore la place ici Pour, au creux de la nuit Accueillir un messie ? Allons-nous toujours laisser filer Le coton de l'été Qui s'obstine à briller ? Des rivières de miel N'ont pas encore coulé. Ô Reliques ! Comme vous me manquez ! Ô Seigneur ! Encore combien à errer ? Guerre promise, pieux mensonges Rassemblent en tous temps Ceux que l'ego ronge Sur le front de vieillards nostalgiques On peut lire la panique : Le temps tourne au tragique. Ô Reliques ! Comme vous me manquez ! Ô Seigneur ! Encore combien à errer ?
8.
L'éternité 06:15
Pendus à l'ombre des branches Les coeurs de tous les peuples Se balancent et calanchent En un cri silencieux. Haut le choeur, voilà l'hymne De tous les avortés Le chant dont on décime L'harmonie par milliers. Ca s'ironise par l'inceste Un zeste de tyrannie Restent les yeux vers l'ouest Et le bout de la nuit Où sont-elles Ces promesses divines ? Emportées chez les astres Au statut de martyrs Ou bien saintes gardiennes De l'Eden à venir ? Nous voient-elles De leur demeure céleste ? Leurs yeux purs, sans péché, Sauront-ils pardonner L'injuste châtiment Qui leur est infligé ? J'irai voir dans des cierges Si leurs larmes ont coulé Comme de la cire vierge Qui ne se peut souiller. Je prierai en son nom Le pardon des excès De l'immonde vanité Dont mon coeur fait l'objet. Moi, je peine en ce monde, Ne fut point sacrifié : En l'ascèse éphémère Se trouve l'éternité.
9.
Allongé, endormi, Sur l'autel de bitume Quelqu'un de trop, cette nuit Disparaît dans la brume Il fait froid dans ce lit Tout armé de béton. Sa demeure est ici, Ses murs sont en carton. La nuit s'écroule en ville ; Sa douce voix m'est suave. Elle semble bien plus vile À l'enfant des vents slaves. Chante encore, Vladimir ! Je promets d'écouter Ce que disent les rires Du pays délaissé.

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released August 4, 2015

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Eyao Besançon, France

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